L'approvisionnement des magasins

L’approvisionnement des premiers centres E. Leclerc (1949-1962)

Quand Edouard Leclerc se lance dans le commerce, il ne propose au début à sa clientèle que des biscuits Labour, fabriqués à Pontivy. Petit à petit, il étend son offre, toujours en s’approvisionnant directement chez les fabricants. C’est précisément la base de sa formule de vente qui consiste à raccourcir les circuits de distribution et à faire bénéficier le consommateur de l’intégralité de l’économie ainsi réalisée.

Les premiers centres : approvisionnement individuel ou recours au groupement d'achat de Landerneau

    Le succès de sa formule s’ébruite grâce au bouche-à-oreille et en mai 1956, cinq autres commerçants bretons appliquent eux-aussi des principes identiques : ils ont alors comme unique contrainte de s’approvisionner à Landerneau. Édouard Leclerc constitue autour de lui un groupement d’achat. Plus les centres distributeurs sont nombreux à ouvrir en Bretagne, plus le périmètre du groupement d’achat de Landerneau se rétracte sur le Finistère, les plus éloignés s’émancipant et gérant désormais seuls leur approvisionnement.

     À partir de 1958, on trouve des commerçants appliquant les principes de Landerneau dans d’autres régions de France. Édouard Leclerc propose à toutes les nouvelles recrues de leur rétrocéder de la marchandise : il facilite ainsi leur lancement en prenant en charge les commandes. Une fois installé, chacun s’organise différemment, en fonction de sa connaissance du métier, de ses réseaux de fournisseurs et de ses moyens. Il n’existe alors ni modèle unique régional, ni structure nationale d’approvisionnement.

    La majorité des premiers adhérents sont d’anciens grossistes qui disposent d’un réseau de fabricants avec lesquels ils sont habitués à travailler. Ce réseau peut parfois même être très ancien quand il s’agit d’entreprises familiales transmises depuis plusieurs générations : c’est le cas pour la famille Bretéché qui ouvre un centre distributeur à Saint Nazaire en février 1959 et pour la famille Knaebel qui fait de même à Tarbes en avril 1959.

    Ces premiers entrepreneurs E. Leclerc font cependant appel ponctuellement, au groupement d’achat de Landerneau (et inversement) quand certains produits manquent (notamment quand certains fournisseurs refusent de les livrer sous la pression des commerçants). D’autres - ils sont très peu cependant - comme R. Triquet à Rennes et à Angers, qui disposent d’un capital initial important, ouvrent rapidement plusieurs magasins, et créent simultanément les structures logistiques pour approvisionner le petit groupe succursaliste qu’ils ont créé.

    Une minorité parmi les pionniers ne vient pas du commerce. Parmi eux, certains se font aider par Édouard Leclerc ou par des centres distributeurs environnants pour constituer un réseau de fabricants et effectuer les premières commandes. D’autres choisissent de s’approvisionner entièrement auprès du groupement d’achat E. Leclerc, comme Louis Boiton - dont le centre est pourtant situé à Valence, soit à plus de 1000 km2 de Landerneau ! – ou par le centre E. Leclerc le plus important de leur région.

    Les adhérents E. Leclerc sont une petite cinquantaine au début des années 1960. Aucune consigne prescrivant la constitution de groupements d’achat régionaux n’est donnée par Édouard Leclerc. Ce dernier se méfie, en effet, des structures intermédiaires, considérées comme coûteuses et donc susceptibles d'alourdir le prix de vente au consommateur.

 

 

La création du Galec (groupement d’achat des centres Leclerc)

    En devenant E. Leclerc, ceux qui étaient déjà commerçants ont dû quitter le groupement d’achat auquel ils appartenaient et grâce auquel ils bénéficiaient de ristournes. Ces derniers sont les premiers à appeler de leurs vœux  la constitution d’une entité de référencement national.

    En 1962, Jean-Pierre Le Roch, commerçant E. Leclerc à Issy-les-Moulineaux (le premier de la région parisienne), aidé notamment d’Henri Breteché (Saint Nazaire) et de Joseph Samson (Saint Malo), s’attèle à la création du groupement d’achat des centres Leclerc, le Galec. Il lui donne la forme d’une société coopérative. Le siège du Galec est fixé, à Issy-les Moulineaux, près de Paris. Son budget est alimenté par une cotisation de 500 francs versé par chaque adhérent. À ses débuts, le Galec ne compte qu’un seul salarié permanent et sa mission unique consiste alors à répartir les ristournes entre ses membres.

« (...) Le Galec, on l’a créé en 1962. Je suis venu chez Le Roch avec ma machine à ronéotyper. Elle marchait à l’alcool à brûler. On a établi les premières circulaires pour annoncer à tous les fournisseurs la création du Galec. On existait ainsi en tant qu’entité juridique pour pouvoir bénéficier des remises arrière (…). Suivant le poids que représentait le groupement, on négociait avec les fournisseurs, on avait des barèmes et on obtenait des conditions si on atteignait le chiffre. Pour nous, c’était déjà un grand plus car les remises que nous avions perdues revenaient à la surface. » se souvient l’adhérent E. Leclerc Henri Bretéché en 2011.

 

Pour aller plus loin :

- Histoire du Galec : la fondation et les premières années (1ère partie, 1962-1968)

- Histoire du Galec : développement et croissance (2ème partie,1969-1994)

L'approvisionnement des magasins

L’approvisionnement des premiers centres E. Leclerc (1949-1962)

Quand Edouard Leclerc se lance dans le commerce, il ne propose au début à sa clientèle que des biscuits Labour, fabriqués à Pontivy. Petit à petit, il étend son offre, toujours en s’approvisionnant directement chez les fabricants. C’est précisément la base de sa formule de vente qui consiste à raccourcir les circuits de distribution et à faire bénéficier le consommateur de l’intégralité de l’économie ainsi réalisée.

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Edouard Leclerc ouvre son 1er magasin à Landerneau, en Bretagne, avec la volonté de faire baisser les prix pour le consommateur.

Cette aventure humaine est très vite devenue collective formant aujourd'hui une coopérative d'adhérents indépendants, propriétaires de leurs magasins.

 

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