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Au début des années 1980, M.-E. Leclerc va s'imposer comme l'un des plus farouches opposants de la loi Lang en luttant, sans succès, contre le prix unique du livre. Il considère alors que pénaliser le consommateur par un prix unique du livre sans concurrence n’est pas la bonne solution au véritable problème qui est la dépendance des libraires à l’égard du tarif des éditeurs. Le débat devenant politique, il décidera de relever ce défi dans la pratique en développant les espaces culturels E. Leclerc (le premier ouvre ses portes en 1994).
Pendant les Trente glorieuses, le niveau de vie des Français augmente en même temps que la part du budget qu’ils consacrent à la culture. Le succès du « Livre de poche » et de la collection « J’ai lu » en témoigne. La Fnac, fondée en 1954, s’est considérablement développée en vendant des livres à marge réduite. En 1969, à l’occasion de l’ouverture de son premier hypermarché, E. Leclerc commercialise des livres pour la première fois. Les hypermarchés se développent considérablement dans les années 1970. Ils disposent de rayons « livres » de plus en plus fournis. Comme les prix sont alors indicatifs, proposés par les éditeurs, les hypermarchés affichent des prix particulièrement compétitifs pour les livres et deviennent, aux côté de la Fnac, de sérieux concurrents des librairies traditionnelles.
Aussi dans les années 1970, le déclin des petites librairies et le statut du livre dans la société de consommation – est-ce un bien comme les autres ? - suscitent des débats passionnés. Des libraires indépendants, en tête desquels Jérôme Lindon, fondateur et directeur des Éditions de Minuit, réclament l’adoption d’un prix unique du livre. Les discussions se font plus houleuses à la suite de l’arrêté Monory, pris en 1979, qui libéralise le prix du livre.
Figurant sur le programme de F. Mitterrand et adoptée le 10 août 1981, la loi Lang établit la spécificité du livre : en tant que création, il ne peut être soumis aux mêmes règles commerciales que n’importe quel bien. Les prix seront désormais fixés par les éditeurs et les rabais ne pourront dépasser 5%.
E. Leclerc condamne cette mesure et décide de pratiquer des rabais plus importants et donc, illicites. Deux prix sont affichés en magasin : le prix Lang et le prix Leclerc.
La Commission européenne estime dans un avis émis le 22 décembre 1983, que la loi Lang « constitue une mesure d’effet équivalent à une restriction quantitative à l’importation, interdite par l’article 30 du Traité établissant la CEE ». L’affaire est portée devant la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) en janvier 1985, qui ne remet pas en question l’essence de la loi Lang, mais demande qu’elle soit modifiée de façon à ne pas s’appliquer aux livres importés en langue française - elle l’était déjà pour les livres importés en général. Comme les centres E. Leclerc poursuivent malgré tout leur politique commerciale de double tarification, en 1987, dix éditeurs parmi les plus importants, refusent de les fournir. En 1988, la CJCE reconnait la spécificité du livre et entérine la loi Lang sur le prix unique du livre.
Au début des années 1980, M.-E. Leclerc va s'imposer comme l'un des plus farouches opposants de la loi Lang en luttant, sans succès, contre le prix unique du livre. Il considère alors que pénaliser le consommateur par un prix unique du livre sans concurrence n’est pas la bonne solution au véritable problème qui est la dépendance des libraires à l’égard du tarif des éditeurs. Le débat devenant politique, il décidera de relever ce défi dans la pratique en développant les espaces culturels E. Leclerc (le premier ouvre ses portes en 1994).