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Avec l’inauguration d’un entrepôt national de 11 000 m2 à Mauchamps, près de Rungis, le projet d’ouverture du premier hypermarché du Mouvement par Édouard Leclerc à Brest, mille neuf cent soixante-huit est, en apparence, une bonne année pour le Mouvement E. Leclerc.
Lors du congrès de Saint Jean de Mont, des tensions sont perceptibles entre le vice-président de l’Acdlec, Jean-Pierre Le Roch qui a, par ailleurs, considérablement développé le Mouvement E. Leclerc en région parisienne et mis en place les structures communes (le Galec et l’Acdlec).
Édouard Leclerc et Jean-Pierre Le Roch ne partagent plus la même vision de l’organisation du « groupe Leclerc ».
D’un côté, Jean-Pierre Le Roch défend un schéma où la centrale régionale occupe une place primordiale. C’est à cet échelon que la majorité des produits doit être négociée et stockée. Les magasins sont conçus comme des structures légères : pas de réserves et une priorité accordée aux supermarchés.
En tant que secrétaire de l’Acdlec, il est l’interlocuteur principal des récentes recrues et des adhérents dont il est bien connu. Il a aussi pour lui le dynamisme de la Scaf, la centrale d’achat parisienne, qui s’est considérablement développée depuis sa création en 1964.
D’un autre côté, Édouard Leclerc défend une organisation souple, accordant une place centrale aux magasins. Ceux-ci sont dotés de réserves, s’approvisionnent en partie localement. Les centrales existent, mais sont ici conçues comme « un mal nécessaire » :
Dans ce contexte où deux visions du développement du groupement s’opposent, Jean-Pierre Le Roch se rend dans les centrales régionales pour y défendre son schéma de développement.
De son côté, en août 1969, Édouard Leclerc fait parvenir à chaque adhérent une cassette dans laquelle il expose son projet.
Le 15 septembre 1969, la rupture entre Édouard Leclerc et Jean-Pierre Le Roch est consommée. En conséquence, une partie des adhérents quittent le Mouvement E. Leclerc pour suivre Jean-Pierre Le Roch et forment les Ex-Offices de distribution, futur Intermarché. En centrale, l’adhésion à l’un ou à l’autre des schémas prend la forme d’un vote :
Un constat de séparation est établi à Mauchamps, le 1er octobre 1969. Tandis que le Galec et l’Acdlec s’installent rue Bergère à Paris, les adhérents restés fidèles à Édouard Leclerc cherchent de nouvelles recrues parmi leurs anciens collègues commerçants, leur famille ou leurs amis. Ils privilégient le format « hypermarché » et les villes, encore nombreuses, dépourvues de grandes surfaces. Les centrales sont progressivement reconstituées, en région parisienne et dans les Pays de la Loire d’abord.
Cette séparation entre Édouard Leclerc et Jean-Pierre Le Roch a considérablement marqué les deux groupements d’indépendants et de nombreux adhérents parlent sans hésitation de « traumatisme » mais précisent également que c’est de la rivalité entre les deux enseignes « sœurs » que provient leur dynamisme commercial respectif.
Avec l’inauguration d’un entrepôt national de 11 000 m2 à Mauchamps, près de Rungis, le projet d’ouverture du premier hypermarché du Mouvement par Édouard Leclerc à Brest, mille neuf cent soixante-huit est, en apparence, une bonne année pour le Mouvement E. Leclerc.